Les tissus traditionnels baoulés sont issu d'un petit nombre de villages situés au centre de la côte d'Ivoire, qui en constituent véritablement le terroir. Les motifs et les noms des tissus sont marqués par l'influence de l'histoire et de la culture des peuples de cette région. Mais surtout, les villages constituent le cadre où se perpétuent les traditions.
Une production organisée sur la base de l'unité villageoise
C'est au sein du village que se transmettent de génération en génération les techniques de fabrications, nulle part codifiées. C'est là aussi que s'exerce une forme de contrôle collectif sur la qualité des produits : chacun travaille sous le regard des autres.
Même si les tissus de la région partagent certaines caractéristiques (notamment les motifs, dont les plus anciens sont connus dans toute la zone de production), les villages ont fini par développer des spécificités : «Chaque village a sa main » entend on couramment dire.
Certains villages (aux alentours de Gbomizambo ou de Sakassou) ont forgé leur réputation autour des tissus les plus qualitatifs et les plus onéreux (le Nankanfian, dans ses diverses déclinaisons).
D'autres, sur l'axe Yamoussoukro-Tiébissou (aux alentours de Lolobo), excellent plutôt dans des variétés d'usage plus quotidien telles que Blénou Tani .
Un savoir-faire local à préserver
L'art du tissu traditionnel baoulé est donc inséparable de son ancrage géographique dans le réseau des villages de producteurs. À ce titre, il mériterait d'être labellisé au travers d'une indication géographique protégée. Même si celle-ci n'a pas encore vu le jour, Artisans d'Afrique s'attache à ne vous proposer que des produits en provenance des régions de production authentique, en bonne intelligence avec les coopératives de tisserands.